BURN OUT CHEZ LA FEMME

Le burn-out chez la femme dépasse la simple notion d’épuisement physique ou professionnel. Il s’agit d’un épuisement psychique lié souvent aux injonctions de la société mais également aux schémas inconscients.

La charge mentale et le sacrifice du sujet

La psychanalyse met en lumière la façon dont les femmes sont souvent prises dans une dynamique de don total à l’Autre (conjoint, enfants, travail, famille).

 Ce surinvestissement dans le rôle de mère, d’épouse ou de travailleuse peut mener à un effacement progressif de son propre désir.

 Ce phénomène est renforcé par la notion de charge montrant que les femmes restent en permanence responsables du bien-être domestique, même lorsqu’elles travaillent.

Le surmoi féminin et les injonctions de la société

Freud décrit le surmoi comme une instance qui impose des interdits et des normes.

 Les femmes subissent un surmoi tyrannique dicté par des injonctions paradoxales : être indépendantes mais disponibles, performantes mais maternelles, séduisantes mais pas trop sexualisées.

 Cet excès d’exigences produit un conflit interne, un épuisement constant, car aucun idéal féminin ne peut être totalement satisfait.

 Certaines femmes, par identification inconsciente à une image de la mère sacrificielle ou de la femme forte, tiennent leur rôle jusqu’à l’effondrement, car s’arrêter signifierait perdre une place symbolique ou reconnaître un manque.

L’impossible séparation d’avec l’Autre

La femme peut être prise dans un fonctionnement où elle ne vit qu’à travers les attentes des autres, telle une sorte d’aliénation au désir de l’Autre.

La difficulté à poser des limites (dire non, prendre du temps pour soi) est souvent un indicateur d’une difficulté à symboliser le manque. La personne éprouve des difficultés à exprimer ou à représenter ce qu'elle ressent dans cette difficulté à poser des limites.

L’absence de temps propre mène à une forme d’angoisse, car sans espace pour son désir, le sujet s’épuise.

Sortir du burn-out : retrouver son désir

La psychanalyse invite à retrouver une place de sujet, en se réappropriant son désir propre.

Cela passe par :

 -        Dire non et poser des limites.

 -        Accepter l’imperfection et renoncer aux idéaux inatteignables.

 -        Se réapproprier un espace de plaisir personnel, sans culpabilité.

Le travail analytique peut aider à déconstruire ces schémas et à comprendre pourquoi une femme s’identifie à une position d’épuisement.

Conclusion

Le burn-out féminin n’est pas seulement une fatigue, mais un symptôme d’un effacement du sujet dans un engrenage de responsabilités et d’injonctions. La psychanalyse propose une issue en aidant la femme à se dégager des attentes de l’Autre pour retrouver son désir propre, condition essentielle pour éviter l’effondrement.